Inter - PSG : mettre fin à la malédiction Leonardo
Le 4 mars 2013, lors de la 27ème journée de la saison 2012/2013, le PSG s’inclinait 0-1 à Reims. Quelques minutes plus tard, face à la presse, Leonardo, le directeur sportif du club de la capitale expliquait qu’il n’était pas surpris par cette défaite parce que l’équipe parisienne était « construite pour la Coupe d’Europe ».
Ces propos maladroits ont longtemps caricaturé les ambitions des Qataris : remporter la Ligue des Champions. Une obsession mise en avant par une erreur de communication, que le PSG va trainer commun boulet pendant une décennie.
Jusqu’à l’arrivée de Luis Enrique, accueilli par le club de la capitale avec un nouveau discours : travailler sur la durée et ne pas faire de la « Coupe aux grandes oreilles », un objectif à court terme. Pour oublier les désillusions, les humiliations même, Paris a choisi de changer de philosophie. Fini le « bling bling » et les équipes construites à coups d’individualités, bonjour le travail et place au collectif, en misant sur des jeunes joueurs talentueux. Cette fois, les dizaines de millions placés sur des Neves, Barcola, Pacho, Vitinha, Doué ou Kvaratskhelia, n’ont pas la même saveur que ceux investis sur Neymar, Messi, ou même Mbappé. Certes, rien que le fait que ce soit le PSG, a fait gonfler les prix de ces jeunes joueurs, mais en n’ayant pas peur d’avoir l’équipe la plus jeune en phase finale de la Ligue des Champions, le Paris de Luis Enrique a insufflé un nouvel élan. Un ton nouveau, dont l’aboutissement n’est pas encore le match de ce soir à Munich. Bien sûr, le PSG peut gagner la Ligue des Champions dès aujourd’hui. Selon les bookmakers, il est même le favori de cette finale. Mais l’Inter a perdu en 2023 avant de revenir en 2025. Liverpool s’est incliné en finale en 2018, avant de gagner l’année suivante. Chelsea a perdu en 2008 avant de l’emporter en 2012… Il est rare de réussir sa finale du premier coup. L’expérience est souvent un facteur de réussite.
Opinion risquée : cette finale, il faut la jouer avant de vouloir la gagner
Alors, vous me direz que le PSG a aussi perdu sa finale. C’était en 2020 à Lisbonne. Mais c’était un autre monde et il est impossible de faire de cette finale une répétition de celle d’aujourd’hui. La formule (un final 8 à huis clos), le projet de l’époque, les joueurs (seuls Marquinhos et Kimpembé sont encore là), le staff (plus aucun membre du staff de Thomas Tuchel n’est encore au club)…
Cette finale, il faut donc la considérer comme la première. La première d’un nouveau projet. Et surtout, ne pas la voir comme la dernière. Il n’est bien sûr pas question de dire qu’elle arrive trop tôt, mais plutôt qu’elle arrive très vite.
Maintenant, il faut la gagner. Mais certainement pas avec la pression de se dire : « On doit la gagner ». Au risque de me faire incendier, je n’ai pas peur de dire que cette finale, il faut avant tout la jouer. Et ne pas céder à cet adage stupide : « Une finale, ça ne se joue pas, ça se gagne ».
Au centre du terrain, Luis Enrique avec Xana
Supporter du PSG depuis 45 ans (j’étais au Parc pour la première Coupe de France remportée, en 1982, j’étais dans l’avion qui ramenait les Parisiens de Bruxelles, en 1996), je sens déjà les larmes venir en voyant Marquinhos brandir le trophée. Lui qui l’a tellement mérité. Je m’imagine Luis Enrique, au centre du terrain après la remise de la Coupe. Pas seul, avec Xana, sa fille, qui en 2015, avait planté le drapeau du Barça sur la pelouse de l’Olympiastadion de Berlin. C’était il y a pile dix ans (à une semaine près). C’était déjà en Allemagne.
Je me dis aussi que rien n’oblige Paris à gagner. Qu’il faudra juste attendre un, deux ou trois ans de plus en cas de défaite. En ravalant ses larmes, en prenant un peu de recul pour se dire que mon PSG s’est montré à la hauteur cette saison en illuminant le football européen. Il est si proche du but.
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