Plaidoyé en faveur de la Coupe du Monde des Clubs


Non, la Coupe du Monde des clubs n’est pas « la compétition de trop ». Je sais, ce point de vue n’est pas franchement à la mode. L’usage est plutôt de dire que les joueurs sont des vaches à lait, qu’ils ont besoin de repos et qu’à force de trop tirer sur la corde, elle finit par se casser… Désolé, mais ce n’est pas mon avis, et je vous explique pourquoi. Déjà, pour commencer, je rappelle que dans la majorité des clubs présents aux Etats-Unis, ceux qui ont déjà beaucoup joué cette saison et qui fournissent les sélections, les joueurs sont grassement payés et qu’ils mettent un terme à leur carrière à 34/35 ans. Des vacances, ils auront largement le temps d’en prendre. 

Marquinhos, symbole d'un PSG tous terrains

Ensuite, je prendrais l’exemple d’un joueur comme Marquinhos. Hier face à l’Atletico de Madrid, le capitaine du PSG jouait son 53ème match de la saison, rencontres avec le Brésil comprises, seulement. Le Brésilien est le symbole du turnover instauré par Luis Enrique, ce qui lui permet d’être à son meilleur niveau à la Coupe du Monde des clubs, tout comme il l’a été dans les matchs à élimination directe en Ligue des Champions. Marqui n’a joué que 43 des 57 matchs du PSG. A titre d’exemple, le défenseur international italien de l’Inter Milan, Alessandro Bastoni, jouera son 64ème match de la saison, contre Monterrey, jeudi. C’est 10 de plus. Pourtant, l’effectif de l’Inter Milan n’a rien à envier à celui du PSG quantitativement. En face de Marquinhos dimanche soir, Julian Álvarez jouait quand lui son 65ème match de la saison. L’effectif des Colchoneros est lui aussi assez impressionnant quantitativement. Koke, Correa, Gallagher, Sorloth, Reinildo, Azpilicueta, Witsel, Lemar ou encore Molina étaient tous remplaçants au coup d’envoi et certains ne sont même pas entrés en jeu. 

Vendredi face à Botafogo, pour le deuxième match de poule du PSG, Luis Enrique devrait d’ailleurs faire tourner. Barcola, Zaïre-Emery, Beraldo, Mayulu, Lee ou Hernandez devraient notamment avoir du temps de jeu conséquent. 

Jouer toujours plus pour les clubs oui, mais pas forcément pour les joueurs. Avec le PSG, Chelsea en est un parfait exemple. Qualifiés pour jouer la Ligue Europa Conférence, les Londoniens avaient surtout pour ambition de retrouver la Ligue des Champions. En début de saison, le club a donc fait deux groupes : ceux qui joueront en Premier League et ceux qui joueront en C4. Palmer par exemple, n’a pas joué la Coupe d’Europe avant les matchs à élimination directe… Chelsea a gagné la C4 et terminé 4ème en championnat.

La Coupe du Monde des clubs représente une autre façon de voir le football. Avec des effectifs pléthoriques et des joueurs destinés à jouer une compétition plus qu’une autre. Rien n’empêche le PSG de ne pas aligner certains de ses cadres avant le mois de septembre pour leur offrir une période de repos conséquente. 

PSG - Chelsea, Manchester City - River Plate, Fluminense - Real Madrid...

Certes, ce n’est pas la seule critique contre la Coupe du Monde des Clubs. Les énormes différences de niveau entre certains clubs (à l’image du 10 - 0 infligé par le Bayern à Auckland) nuit à l’attrait de la compétition pour l’instant. Mais il en a régulièrement été ainsi en Coupe du monde. En 1982, la Hongrie battait le Salvador 10-1. Plus près de nous, lors de la dernière Coupe du Monde, l’Espagne explosait le Costa Rica 7-0. 

Pour juger, attendons les quarts de finale. Avec notamment des possibles PSG - Chelsea, Bayern - Porto, Inter Milan (ou River Plate) - Manchester City, Fluminense (ou Dortmund) - Real Madrid… Comme on a coutume de dire dans le commerce : « Laissons la chance au produit ». D’ailleurs, tout est dit : le football est devenu un commerce. Ça, cela fait longtemps qu’on le sait. Les joueurs ne sont pas les derniers à en profiter. Alors pourquoi bouder notre plaisir. 

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